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La mobilité électrique : une idée nouvelle mais déjà (très) ancienne

 

Ou comment faire du neuf avec du vieux.

Le monde entier court au Salon EVS (Electric Vehicle Symposium & Exhibition) dont la 32e édition s’est tenue à Lyon en 2019, après le Japon l’année précédente. Et pour cause, c’est le salon des nouvelles mobilités électriques, hybride ou à hydrogène. Du vert dans les travées, du vert sous le capot…  Du vert toujours du vert, à l’image du logo de cet EVS32 qui s’est tenu à Lyon-Eurexpo du 19 au 22 mai 2019. Et si les 5000 visiteurs attendus, Japonais, Chinois, Américains, Britanniques, Norvégiens et Français, ont pu découvrir en marge des conférences et autres lecture-sessions les dernières innovations en matière de mobilité durable, Motor Mechanic Klassic a choisi de faire un petit retour vers le passé. Car l’électricité comme source d’énergie pour les véhicules à moteur est loin d’être une nouveauté. La preuve par l’exemple :

 

1)      Le tricycle électrique MILDE Type 5 – 1900. Charles Mildé fonde la Fabrique automobile française en 1898 à Levallois-Perret (Paris). Il fabrique des voiturettes électriques bon marché, vendues à partir de 3000 francs de l’époque en fonction des cinq modèles proposés. L’entretien économique, dont la charge des batteries, est assuré par la société elle-même pour 3 francs par jour. La production s’arrête en 1910. Fiche technique : 2 moteurs Mildé de 6KW entraînant les roues arrière. 3 batteries amovibles 28V/85A chacune dans un panier sous la voiture. 6 allures avant et 2 allures arrière. Autonomie : 80 km à 20 km/h. poids : 500 kg.

2)      La STELA, type RCA – 1941. Construite dans les ateliers de Lyon sous la marque STELA (Service de Traction Electrique Légère et Agricole) pendant la Seconde Guerre mondiale la gamme était composée d’automobiles, fourgonnettes, camions et cars. Ce modèle haut de gamme a été plébiscité par le régime de Vichy, en pleine période de pénurie d’essence. L’amiral Darlan en a utilisé deux dans l’exercice de ses fonctions et la petite histoire raconte qu’un exemplaire circulait encore à Lyon comme taxi jusqu’en 1946 ou 1947. La STELA fut construite à très peu d’exemplaires par la Société FAL (Forges et ateliers de Lyon). A l’époque la plupart des véhicules à propulsion électrique étaient construits sur la base d’une automobile conventionnelle à moteur thermique. La STELA fut une exception à cette règle puisqu’elle a été construite intégralement par l’ingénieur Pascal.  Elle coûtait à l’époque le prix de quatre Traction Avant Citroën Ce dernier exemplaire connu est habituellement exposé au Musée Henri-Malartre de Rochetaillée-sur-Saône (69 270). Fiche technique : 1 moteur central entraînant les roues arrière par arbre et pont rigide. Batteries au plomb amovible 96V/336 A.  2 allures avant/1 allure arrière. Autonomie 140 km à 45 km/h. Vitesse maxi : 70 km/h. Poids 200 kg dont 1000 kg de batteries.

3)      Le scooter Paupe – 1941. L’ingénieur Roger Paupe, s’inspirant des motocyclettes de l’époque, conçoit ce scooter électrique pendant la Seconde Guerre Mondiale et il est produit et commercialisé en très petite série par la firme lyonnaise NewMap. En pleine guerre, le carburant est rationné et l’énergie électrique devient forcément intéressante. Les deux moteurs électriques du scooter sont donc actionnés par la commande d’accélérateur l’un après l’autre (petite vitesse) ou en même temps (grande vitesse). Fiche technique : 2 moteurs Paris-Rhône de 0,5 CV chacun, à 1800 tr/min, entraînant la roue arrière par chaîne. Batterie : 24V/90A. Autonomie : 70 km à 25 km/h. Vitesse : 40 km/h. Châssis tubulaire.

4)      La Baby-Rhône Car II – 1942. Présentée à la foire de Lyon en 1942, la Baby-Rhône II à 2 places bénéficiait d'une carrosserie aux lignes plutôt réussies, faisant penser par bien des aspects aux Simca 5 ou 8. Spécialisée dans l'équipement électrique automobile, la société Paris-Rhône située chemin de Saint-Priest à Lyon, se trouva avantagée par son expérience lorsque la Guerre, puis l'Occupation, amenèrent leur lot de pénurie en carburant. Paris-Rhône lança en 1942 ce modèle de coupé fermé à trois roues (1 devant, deux derrière). Ce véhicule est habituellement visible au Musée Mémoire de la Nationale 7 à Piolenc (84 420). Fiche technique : Voiturette coupé fermé. Vitesse : 30 km/h. Autonomie : 65 km. Poids : 600 Kg. Charge utile : 200 Kg. Moteur : tension nominale 46 V. Intensité : 40 A. Régime : 2300 tr/min.

 

Photos by MMK

 

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