Sign in / Join

Zones à faibles émissions : l'électrification à marche forcée

L'affaire est désormais entendue, le dossier plié... et bonnes vacances !

Mardi dernier, le 20 juillet 2021 précisément, l'Assemblée nationale a fait plier le sénat en votant définitivement les dispositions du Projet de loi Climat & Résilience. Par 233 voix contre 35 (liste des votes de vos députés ici), les parlementaires valident donc le dispositif des Zones à faibles émissions pour lutter, je cite, contre "la pollution de l’air, principalement liée aux particules d’oxyde d’azote, générées à 70% par la circulation des voitures et en particulier des vieux véhicules diesels, est responsable de 40 000 morts par an".

Le dispositif législatif prévoit donc la mise en place de Zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) dans les agglomérations métropolitaines de plus de 150 000 habitants d’ici le 31 décembre 2024. L’ensemble de ces agglomérations devront ainsi mettre en place une ZFE-m, soit 33 nouvelles ZFE-m, outre celles qui existent déjà. Dans les 10 métropoles qui enregistrent des dépassements réguliers des valeurs limites de qualité de l’air, des interdictions de circulation pour les véhicules Crit’air 5, Crit’air 4, Crit’Air 3 et Crit'Air 2 seront automatiquement prévues.

A titre d'exemple, voici, dans cette infographie réalisée par nos confrères de France Bleu,  ce qui est prévu dans le plan de circulation Crit'air de la ZFE de Grenoble. Pour le moment à échéance de 2025. Et sous réserve d'aménagement ultérieurs.

Par ailleurs la commercialisation des véhicules à moteur thermique émettant plus de 95 gCO2/km de sera également interdite en 2030. (lire ici l'article de MotorLegend sur le sujet).

Rappelons que le Sénat (à majorité de droite) avait demandé un report à 2030 de la généralisation de l'interdiction de circuler dans les Zones à faibles émissions (lire ici notre article du 3 juillet 2021).

Pour mémoire, voici les classifications Crit'air telles qu'elles existent aujourd'hui et susceptibles - aussi - d'être modifiées à l'avenir:

  • Crit'Air 1 : VP essence immatriculée après le 1er janvier 2011
  • Crit'Air 2 : VP essence immatriculée après le 1er janvier 2006 (et avant le 31 décembre 2010) et VP diesel après le 1er janvier 2011
  • Crit'Air 3 : VP essence immatriculée après le 1er janvier 1997 (et avant le 31 décembre 2005) et VP diesel après le 1er janvier 2006 (et avant le 31 décembre 2010)
  • Crit'Air 4 : VP diesel après le 1er janvier 2001 (et avant le 31 décembre 2005)
  • Crit'Air 5 : VP diesel après le 1er janvier 1997 (et avant le 31 décembre 2000)

En un mot comme en cent, à partir de l"année 2030, si vous souhaitez circuler librement sur le territoire métropolitain il va falloir rouler en véhicule électrique. En automobile comme en motocyclette ou cyclomoteur.

Ce vote de l'assemblée nationale, en plein été alors que les Français ne sont pas encore sortis de la crise sanitaire et économique qu'elle engendre laisse présager une rentrée pour le moins agitée. Sinon très très chaude. En effet, quand tout un chacun va prendre conscience que selon la classification de son véhicule il ne pourra plus accéder, par exemple, à court et moyen terme aux centre-villes et aux agglomérations de Paris, Lyon, Grenoble, Rouen ou Marseille, je vous laisse le soin de deviner les réactions.

La mobilisation des motards a commencé depuis bien longtemps. Celle des automobilistes est en train de se mettre en place (lire notre article du 3 juillet ici). D'ores et déjà, ici est là, on voit fleurir dans certaines municipalités des décisions arbitraires anticipant ce que pourrait être la mis en oeuvre d'une écologie punitive autophobe et motophobe. Dernier exemple en date à Besançon par exemple (lire notre article ici).

2022 sera une année électorale. Il appartient à chacun, désormais et rapidement, d'interpeller les futurs candidats sur le sujet de l'apartheid social que ces mesures vont engendrer. D'une part les "bons" citoyens dont la surface financière permettra leur intégration dans le nouveau dispositif urbain et électrique. Et d'autre part, les "mauvais" citoyens, les bannis des périphéries et des zones rurales au volant de leurs véhicules à moteur thermique dont la valeur résiduelle va très rapidement dégringoler.

On voudrait diviser les Français que l'on ne s'y prendrait pas autrement.

Photo by  Michael Fousert on Unsplash

 

  • N'hésitez pas à laisser un commentaire à la fin de cet article et à lire nos autres actualités et regarder les tutos via la page d'accueil.
  • Vous pouvez aussi apporter vos contributions en terme d'annonce et de compte-rendus des manifestations auxquelles vous assistez en nous envoyant textes, photos et vidéos à contact@motormecanicklassic.com
  • Vous souhaitez partager avec nous et la communauté vos restaurations ou nous faire parvenir vos tutos, n'hésitez pas à nous solliciter :  contact@motormecanicklassic.com

 

 

1 commentaire(s)

  1. guérit 22 juillet, 2021 at 15:21 Répondre

    Que l’on soit d’accord ou pas avec cette évolution, le gouvernement joue avec le feu, peut-être sans en avoir d’ailleurs conscience. Lorsque une majorité aura pris conscience des conséquences de cette loi, ce sera les gilets jaunes à la puissance 10, d’autant que cela n’apportera aucune amélioration en termes de pollution. Les voitures les plus anciennes représentent un pourcentage très réduit des véhicules en circulation ,et elles roulent peu. Ceux qui roulent beaucoup le font pour la plupart pour des raisons professionnelles, et utilisent des véhicules récents.

Laisser un commentaire