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Motos d'avant Guerre, si lointaines mais déjà si modernes

Le salon Epoqu'Auto de Lyon faisait, cette année, la part belle à la période de l’entre-deux-guerres. « C’est à l’issue de la guerre d’Algérie, à la fin des années 50, que la production de la plupart des constructeurs de motos français prendra fin, sauf celle de Peugeot et Motobécane qui résiste en ne produisant plus que des petites cylindrées de 49,9cc », précise Fabrice Follis, responsable du plateau. Parmi les nombreuses marques représentées, certaines ne sont encore jamais venues sur le salon Epoqu’Auto. Un plateau inédit, riche de modèles encore "dans leur jus", qui fait suite à la mobilisation de nombreux clubs, du musée Basteur, mais aussi du musée de Rochetaillée-sur-Saône qui a prêté une dizaine de ses motos pour cette exposition sans précédents. Voici quelques uns des exemplaires présentés (les légendes de chaque photo sont  la retranscription des fiches accompagnant les motos à l'exposition)

Koelher Escoffier, type 1000, "Georges Monneret" - 1935

Construite à un seul exemplaire par la marque lyonnaise Koelher Escoffier, cette machine, pilotée par Georges Monneret, a accumulé un nombre impressionnant de victoires en course et de records de vitesse. Alimentée à l'alcool, elle développe presque 80 cv. Difficilement maniable, sans suspension arrière, basse et nerveuse, cette moto a été conçue pour des courses de sprint ou de côte droite. Georges Monneret lui-même confie qu'il n'a jamais réussi à atteindre la limite de cette moto.

Moteur bicylindre en V, 1000 cm3, 65 cv à 7000 t/min. Allumage par magnéto, graissage à carter sec, boîte  Sturney-Archer à 4 vitesses par commande au pied droit. Suspensions avant à parallélogramme. Vitesse max : 200 km/h.

BMW, type R11, vers 1930

Présentée aux Jeux Olympiques de Londres en 1928, la R11 et la R16 font partie des premières motos à châssis en acier embouti. Un procédé où l'acier est pressé pour donner une forme, ce qui permet de limiter les points de soudure et rendre les machines plus robustes. Après la fin de la première Guerre mondiale, les vainqueurs interdisent à l'Allemagne de produire des avions. La marque BMW, qui fabrique à l'époque plutôt des moteurs pour avions, doit se reconvertir et commence à produire des moteurs pour motos et automobiles.

Moteur bicylindre à plat, 740 cm3, soupapes latérales, allumage par magnéto. Boîte trois vitesses à main droite. Transmission par arbre et couple conique. Suspension avant par ressorts à lames. Vitesse max: 100 km/h.

Bicyclette Georges Richard, moteur Herdtlé Bruneau, 1905

Au début du XXe siècle, de nombreux constructeurs proposent des moteurs qui s'adaptent sur une bicyclette (fixation sur le cadre) car les motocyclettes sont trop chères. Ce moteur de la marque parisienne Herdtlé-Bruneau avec ses accessoires est fixé sur une bicyclette Georges Richard par des colliers. L'unique modification apportée au cadre du cycle est une découpe de la base et du hauban gauche pour faire passer la courroie de transmission directe.

Moteur monocylindre 4 temps, 1cv, 110 cm3. refroidissement liquide par thermosiphon. Admission automatique, échappement culbuté. transmission directe par courroie. Suspension avant à roue poussée et fourche télescopique (pas de suspension arrière). Vitesse max : 30 km/h.

Motorêve, type M2, 300 cm3, 1913

Production suisse, modèle commercialisé par trois constructeurs : Motorêve en Suisse, BSA en Angleterre et Husqvarna en Autriche.

Motorêve fabrique le moteur pour tous. Son réservoir très spécial est réservé à sa marque: deux réservoirs en un : huile+ essence.

Ultima Lyon, type K, 220 cm3, 1913

Une histoire très complète de ce constructeur lyonnais installé au début du XXe siècle à la Croix-Rousse est disponible ici.

Moteur Eugène Billon, 4 temps semi-culbuté.

 

 (Ecureuil volant), 500 cm3, 1922

Angleterre. Bicyclindre 2 temps, refroidi par eau. Boîte deux vitesses. environ 25 cv.

 

Terrot, type C, 1919

Le modèle type C de la marque dijonnaise Terrot est dérivé de la moto 500 cm3 type B livrée à l'armée française pendant la première Guerre mondiale. Ces deux modèles sont équipés d'un moteur suisse MAG, accouplé à une boîte 4 vitesses pour les version 750 cm3.  Mais celle qui devait être la superbike de l'après-guerre est bien trop chère par rapport aux Harley Davidson ou Indian des surplus américains à la fin de la guerre. Ce modèle ne sera pas produit en série.

 

Viratelle, type 3HP, 1919

Marcel Viratelle fonde sa marque de motos en 1995 à Villeurbanne, prsè de Lyon. Après la première Guerre mondiale, il commercialise deux modèles : une moto monocylindre de 350 cm3 et une moto bicylindres de 700 cm".

Ces modèles sont très innovants sur le plan technique: refroidissement liquide, bloc moteur en aluminium et boîte semi-automatique. La production reste confidentielle jusqu'au dépôt de bilan de la marque en 1924.

Harley Davidson, type F, sidecar, 1918

Cette moto équipe les troupes américaines expédiées en Europe lors de la première Guerre mondiale. En 1918, les Américains décident de ne pas repartir avec tout leur matériel. Ils vendent les surplus à bas prix. ceci contribuera à instaurer l'image de marque de Harley Davidson, qui est le symbole des valeurs américaines durant plusieurs décennies.

Moteur bicylindre en V, 4 temps semi-culbuté, 8cv, 988 cm3. Boîte trois vitesses commandée par levier au réservoir. Commande d'embrayage au pied gauche. Double frein arrière. Carburateur Schebler. Vitesse max ; 70 km/h.

 

Magnat Debon, type 4HP, 1914

Magnat Debon est une marque grenobloise, créée en 1893 par Joseph Magnat et Louis Debon. Elle fabrique d'abord des cycles, puis en 1895, les automobiles Magnat. Dès les années 1900, les innovations de la marque sur les moteurs, les carburateurs, les freins... la poussent à construire des motocyclettes. Le modèle type 4HP est commercialisé  dès 1913. Il est assez puissant pour remorquer un sidecar. Pour limiter les vibrations, la moto est d'abord équipée d'un monocylindre, puis passe au bicyclindre en 1914.

Moteur bicyclindre en V, 4 temps, 498 cm3. Cylindres borgnes, soupapes en tête, allumage par magnéto. Transmission par variateur et courroie. Suspension avant par fourche télescopique. Freins arrière doubles patins sur jante et poulie-jante). vitesse max : 90 km/h

 

Brough Superior

Marque anglaise fabriquée entre 1920 et 1940. Considérées comme la Roll's Royce des motos, elles étaient les plus chères et les plus rapides du monde. Lawrence d'Arabie en a possédé 7. Il est mort dans un accident avec une de ces motos. Le modèle présenté est de 1927.

A noter que la marque Brough Superior, disparue en 1940, est relancée à ... Toulouse en 2013. 

Koehler Escoffier "Mandoline", 500 cm3, 1928

Koehler-Escoffier est une marque française de motocyclettes, fondée en 1912 par Marcel Koehler, ingénieur, et Jules Escoffier, ancien mécanicien de chez Magnat Debon. la marque construisit un moteur surnommé la Mandoline, un 500 cm" culbuté V-twin. Jules Escoffier meurt en 1914 La société est rachetée par Raymond Guiguet. Cette année est aussi marquée par la fabrication d'une motocyclette 500 cm3 monocylindre et d'une 1000 cm3 bicylindre.

Photos by MMK

 

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